Questions d'Actualité

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Je reçois aujourd'hui le Président du Conseil de la République, Shuby Eÿrenarchos, qui viendra nous présenter son point de vue personnel sur le projet de loi sur la limitation du nombre de candidatures. Le professeur évoquera également ses projets pour Abalecon, et l'après-Conseil de la République, si le projet venait à être adopté...

Il sera accompagné par Natacha Straviskova-Seidel, présidente du PSC, et initiatrice du projet à l'Assemblée. Cette dernière nous parlera également du renouveau de son parti.

Monsieur le Président, Votre Altesse Royale, Bonsoir !

Bonsoir Chère Linda ! Bonsoir Shuby ! Bonsoir Bon Peuple !

dit-elle en agitant la main de gauche à droite, de façon presque automatique.

Ceux qui avaient oublié que vous étiez une femme de pouvoir viennent de revoir un extrait du meilleur de Natacha Straviskova-Seidel, Grande-Duchesse de Litzebourg ! Chère amie, vous avez toujours le contact facile en tout cas !

Le PSC était sur la touche depuis plusieurs mois, vous le relancez, est-ce encore une stratégie de la femme de pouvoir pour revenir à Abalecon, vu le succès mitigé de la couronne litzebourgeoise en ce moment ?

Vous visez juste. Le PSC était sur la touche, et il revient maintenant, c'est l'important.

Et pour vous, cela change quelque chose ? Vous êtes tout de même une personne des plus charismatiques ici, votre départ serait impossible, c'est le message que vous voulez faire passer ?

Le PSC existe depuis la fondation d'Abalecon, aujourd'hui un vent de modernité souffle sur ce parti, qui unit un nombre important de personnes, entre les extrêmes qui, finalement, ne correspondent pas à nos concitoyens.

Beaucoup d'entre nous recherchent les valeurs abaleconiennes un peu trop oubliées, la modernité, c'est de retrouver cet état d'esprit de la fondation. J'anticipe une question : il ne s'agit pas de revenir aux débuts, bien entendu, mais d'offrir à tous nos concitoyens une véritable alternative politique, respectant enfin nos valeurs de démocratie, de liberté, d'égalité, de respect des individus et de l'environnement. Le PSC rejette la bureaucratie, les complexifications et la sur-étatisation de la société, ces maux qui nous touchent maintenant.

Au niveau personnel, je ne sais pas si je suis la personne qui incarne le plus ce renouveau, toujours est-il que je suis celle qui accorde le plus d'importance à la nouvelle génération de citoyens, porteuse d'espoirs pour notre pays.

La loi sur la limitation des mandats fait partie de cette modernisation de la société que vous prônez ?

Tout à fait, quoi de plus moderne qu'une démocratie qui se laisse respirer en offrant la possibilité au plus grand nombre de participer à la vie du pays ?

En outre, c'est un excellent moyen d'éviter l'abus de pouvoir et de limiter celui des élus.

Je crois que cette mesure va dans le sens de la démocratie, nous ne pouvons que l'encourager.

Pourtant, je prends un exemple totalement au hasard, vous allez comprendre, il y a des gens compétents actuellement, et dont le remplacement pourrait être une perte...je pense...à Monsieur Eÿrenarchos par exemple !

C'est un coup monté donc ! dit Natacha se tournant vers son ami le Président du Conseil.

D'abord, je tiens à dire que je ne remets pas en question les compétences du professeur Eÿrenarchos ici présent, ou celles de n'importe quel élu fédéral. Il me semble au contraire important de rappeler que ces compétences nous ont été très utiles pour la construction de notre pays, même si elles ont peut-être freiné le développement de celui-ci, en instaurant une bureaucratie finalement assez lourde.

Je pense avant tout que l'expérience est quelque chose qui se partage, non pas quelque chose qui se garde pour soit. L'éminent professeur d'université qui est avec nous ce soir ne pourra qu'être d'accord avec moi.

Professeur, êtes-vous d'accord avec Mme Straviskova-Seidel, que pensez-vous de partager votre expérience, et dans le même temps d'abandonner votre, car c'est bien le vôtre maintenant, fauteuil de Président du Conseil de la République ?

Tout d'abord, Bonsoir. Je vous remercie de m'avoir invité à cette émission pour évoquer un sujet aussi important.

J'ai depuis longtemps exercé des fonctions politiques, celles-ci m'ont apporté beaucoup d'expérience, le mot est lancé, aussi bien à titre professionnel que personnel. A titre professionnel d'abord, j'ai pu apprendre à décrypter, analyser et utiliser les rouages plus ou moins bien huilés du pouvoir et de la démocraite. A titre personnel, je dirais que cette expérience ne porte ses fruits que maintenant, dans la mesure où je constate, l'âge aidant, que ces fonctions m'ont apporté plus que n'importe quelle autre position.

Je défends le Conseil de la République, une fois n'est pas coutume, comme une institution moderne et utile à la société, mais je ne suis pas de ceux dont les griffes restent desespérément accrochées à leur fauteuil sous pretexte de "convictions" personnelles, maintes fois bradées par ailleurs.

Seriez-vous donc prêt, concrètement, à laisser votre place de Président du Conseil de la République ?

Tout à fait. Parce qu'il faut savoir laisser sa place. Quelle que soit l'issue du vote de la loi sur la limitation des mandats, je ne solliciterai pas nos concitoyens pour une autre investiture.

J'ai d'autres projets, dont celui de prendre une retraite politique bien méritée.

C'est ce qui s'appelle...un sacré scoop ! Pensez-vous que le Conseil de la République survivra à Shuby Eÿrenarchos ?

Et pourquoi il n'y survivrait pas ?

Parce que, comme vous l'avez déjà dit, ce rôle est "taillé pour vous", mais aussi parce que vous avez réussi à y imposer un style, un style bien à vous, qui donne au Conseil de la République son apparence à la fois désuète, attachante et diablement bureaucratique...

éclate de rire

J'ai traumatisé des générations d'abaleconien, c'est ce que vous voulez dire ?

Plus sérieusement, je ne crois pas qu'une institution soit un moule, et encore moins que le moule du Conseil de la République ne puisse accueillir que Shuby Eÿrenarchos. Comme je l'ai dit aussi, j'ai un regret : celui de n'avoir pu faire intervenir plus les citoyens dans le fonctionnement du Conseil. C'est d'abord un échec personnel, certes, mais aussi celui d'une certaine conviction, basée sur la méfiance généralisée.

Il me reste deux mois pour trouver un successeur digne de ce nom, donc...ne résonnons pas comme si les jeux étaient faits ou par inutile inquiétude. Personne n'est irremplaçable.

Moi qui vous avait invité pensant que vous étiez un farouche opposant à ce principe de limitation des mandats...

Et bien, je vous répondrais : qu'il s'agit d'une erreur de journaliste, je ne pense que mon attitude de ce soir était si imprévisible que cela...

En outre, je crois avoir un bilan à défendre ce soir, je n'ai pas à rougir de cette année de règne au Conseil de la République. Je suis fier de ce que j'ai fait, j'espère que les citoyens sont également contents de ce que j'ai fait. Ayant un bilan, ayant une certaine satisfaction et surtout ayant des projets pour après, je pense qu'il s'agit donc, Melle Sagasti, d'une erreur de casting pour cette émission !

Est-ce que ce n'est pas, tout de même, la "Fin d'une Epoque" ?

Quand j'entends Natacha se réferer aux valeurs des débuts d'Abalecon, je pense au contraire qu'il ne s'agit pas d'une fin, mais d'une belle continuité...

Je vous remercie, Professeur, nous allons continuer cette discussion très intéressante au bar si vous le voulez bien.

Linda conduit ses invités vers un bar installé à gauche du plateau.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, le Bar ! Nos invités vous se dévoiler un peu plus maintenant, autour d'une petite coupe..

Hahaha ! Vous avez eu vent de mes malheurs à l'Iroquois c'est ça ? Sachez que je ne prendrai qu'une petite coupe, j'ai le coeur fragile...

Justement, c'est l'occasion de vous faire parler, un bon moyen de délier les langues !

Natacha, qu'est-ce que vous pensez de tout ce que vient de dire le Professeur Eÿrenarchos ?