Visite diplomatique, à l'improviste, dira-t-on...

Invité

Tout avait commencé plus tôt dans la soirée. Alexandre avait droit à sa piqûre quotidienne pour faire tomber la fièvre lors que sa secrétaire entra toute affolée, et alluma la télé pour mettre une chaîne abaleconienne. Le visage de Natacha Straviskova apparut sur l'écran. Elle débita un long discours qui laissa les trois personnes pantoises devant l'écran plasma (voir ici). La secrétaire sautilla :

- Ma cousine m'avait prévenu ! Ce discours là, il va cartonner ! Je vous dis pas le marasme que ça va faire ! Absolument géniale, cette femme !

- Oui enfin, elle a quand même été une des pires despotes...

- Certes, mais Abalecon a le même point de vue que nous, M. Montagne.

- Exact... Bon, je pars ce soir pour Pjedné.

- Mais... comme ça à l'improviste ?

- Oui, passer par la voie normale serait ennuyeux, surtout en cette période. Il y a des choses à faire qui méritent l'urgence.

L'infirmière questionna paniquée :

- Et vos piqûres ?

- Oh, je me sens bien, je suis presque guéri, ça ira. Au pire, j'ai les pastilles.

Il réajusta sa cravate et entra dans son bureau pour préparer des dossiers. C'est ainsi que près d'une heure plus tard le jet présidentiel atterrit en Abalecon. Alexandre descendit une mallette à la main. Il n'imaginait pas ce pays si grand... Se tournant vers son garde du corps, il dit, l'air soudain ennuyé :

- Ah mince ! J'ai oublié de prendre un interprète... quel idiot... je me demande s'ils en ont un par ici...

- M. Montagne, votre secrétaire a contacté les représentants abaleconniens. Ils ne devraient plus tarder...

- Ok, mais sans traducteur, je parle pas un mot de leur langue... agir dans la précipitation ça n'a rien de bon !

N : 320 Date d'inscription : 15/04/2009

Tout avait commencé plus tôt dans la soirée, quand Gigi, affalée sur son canapé, sirotait une Golòvina en regardant ATV. Bien sûr elle savait que la Chancelière fédérale interviendrait le soir même à la télé, et que le discours promettait d'être...caustique.

Peu après celui-ci, la Déléguée générale se deshabilla et se mit au lit, car une longue journée l'attendait le lendemain : elle devait en effet inaugurer une nouvelle entreprise abaleconienne. Quand soudain sonna le téléphone :

Drrrrrrrrrrrrring

(Oui, à Abalecon, on a que des vieux téléphones avec le clavier qui tourne)

Une voix nasillarde au téléphone dit alors :
"- Mme Lödykòva ?"
- "heinnnnnnn ?? Un verre de Golòvina ? Oui je veux bien !"
- "Non, je disais, Mme la Déléguée générale !"
- "Ah oui, qu'est-ce qui se passe ?"
- "Un avion cocagnien vient de se poser à Pjednè"
- "ben oui, et alors ? il s'en pose tous les jours !"
- "oui mais dans celui là y a un homme important.."
- "Dominic ! Enfin il vient me rendre visite !"
- "Euh non, c'est le président, M. Montagne"
- "Ah bon, bon, j'arrive"

Gigi sauta dans sa jupe et fila à l'aéroport. Dans sa voiture, une Molàv qui avait près de 20 ans, elle se dit : "Mince, j'ai oublié de prévenir les interprête, le président aura sans doute besoin d'un interprête !"

Arrivée à l'aéroport, la Déléguée sauta sur le tarmac et courut rejoindre le président. Elle appuya alors sur un bouton, et ses paroles furent automatiquement sous-titrées en français.

"Bienvenue M. le Président, je suis très heureuse de vous accueillir dans notre pays. Quel bon vent vous amène...rpsdspodpezzds. v sko ?"

Invité

Alexandre resta interloqué devant ce bijou de technologie.

- Mer... mince alors ! C'est épatant de bidule !

Il se reprit et serra la main de son interlocutrice.

- Enchanté et bonsoir. J'espère que je n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe. Vous me semblez toute essouflée. Je suis Alexandre Montagne, Président de la République du Pays de Cocagne... enfin je suis bête... ma secrétaire a du vous le dire. Hum... Excusez-moi.

Il se tourna sur le côté mit sa main devant la bouche et toussa. Il reprit ensuite :

- Je souhaiterais rencontrer, Mme Straviskova pour m'entretenir avec elle, vous savez au sujet de cette absurdité d'adhésion automatique. J'ai cru comprendre que nous partagions les même points de vue. Et puis, avec le projet que nos deux pays co-développent, il me paraissait nécessaire de discuter là-dessus.

Visiblement la machine avait un peu de mal à tout traduire car Montagne parlait assez vite. Elle peinait à le suivre.

N : 320 Date d'inscription : 15/04/2009

En effet, Gigi avait du mal de suivre le sous-titrage qui allait bien vite pour elle. Qu'importe elle avait compris les mots clés : "Straviskova" - "automatique" - "vues" - et..et..."me"

Bien sûr, vous voulez rencontre Mme Straviskova pour vous entretenir avec elle de cette absurdité d'adhésion automatique. Vous constatez que nos deux pays partagent les mêmes points de vue. Et puis, dans le cadre du projet que nous co-developpons, il vous parait nécessaire de vous entretenir avec elle.

Suivez-moi, je vous conduis au Palais fédéral.

Invité

Montagne et son garde du corps suivirent la jeune femme dont ils ignoraient le nom.

Il ne faisait pas vraiment chaud par ici... enfin, ils avaient un guide.

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