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 Cinéma alternatif et patrimoine culculturel

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Cinéma alternatif et patrimoine culculturel Empty
MessageSujet: Cinéma alternatif et patrimoine culculturel   Cinéma alternatif et patrimoine culculturel EmptyVen 15 Juin 2007 - 19:07

Bonsoir jeunes gens et jeunes filles, et plus âgés s'il y en a, et bienvenu à ce nouveau cours de cinéma alternatif, à caractère patrimonial.

Les universitaires, experts es cinéma alternatif-nanardisants ressemblent parfois à des chercheurs d’or. Il nous faut en effet tamiser des mètres cubes et des mètres cubes de limon boueux pour parfois remonter une minuscule pépite dont l’éclat doré réchauffera enfin nos cœurs harassés par l’effort. Maintenant, remplacez la rivière de montagne par un magnétoscope et le tamis par une télécommande et vous aurez une idée de ce qu’est notre lot, nous qui après des nuits blanches à visionner des tombereaux de téléfilms miteux ou de séries Z oubliées, dénichons enfin LA scène nanarde, LE dialogue abscon, LE trucage raté, qui récompensera nos efforts de préservation du patrimoine cinématographique alternatif.

Ce soir, j'ai choisi de vous parler de "Hitman le Cobra" alias "Le Terroriste" de Si Nem Pa, prolifique réalisateur que nous connaissons bien. Les fidèles auront reconnu le titre du film dont sont tirés quelques-uns des plus impérissables dialogues de l'histoire du cinéma alternatif. Je ne résiste pas à la tentation de vous en faire écouter quelques extraits(met en marche un magnéto tout pourri) :

- Fais pas l'con Philippe ! Ecoute-moi, tous les deux on peut s’faire du fric...
- Roger, c’est pas la peine ! Mon pays jamais je n’le trahirai !
- Si tu m’tues Philippe, mon frère prendra sa revanche… les grocongais mettent ta tête à prix Philippe !
- J’vais te tuer p’tit con !
- Meuuh non, c’est toi qui va mourir, connard !
- Racatacatacata


« - Philiiiippe !!!!! Je sais où tu t'câââches ! Viens ici que ch'te bute enculé ! »
« - Ta gueeeeuule ! Viens ici sale enculé !!!! »
« - Salaud ! »


http://www.nanarland.com/play_video.php?vid=86


Voici Richard Herrisson et Robert Pernod qui jouent à la guerre comme des gamins dans une cour de récré... Et on dirait que tu serais le méchant et on dirait que je serais le gentil et qu’on se cacherait dans un terrain vague. Hélas, trois fois hélas ! Le reste du film est loin d’être à la hauteur de ces scènes hallucinantes. Il s’agit pourtant d’une de ces productions rafistolées de Si Nem Pa. Toutefois pour notre malheur, les parties de ce que l'on nomme "gweilos" en grocongais( littéralement "blancs" de l'ombre ou "homme fantôme", ces "étrangers occidentaux " au Grocong, par extension)de ce "deux en un" sont malheureusement extrêmement réduites.

Evacuons tout de suite la partie asiatique du métrage, qui occupe tout de même près des trois-quarts de l’histoire. C’est un film de guerre korélien, d'autant plus rare que ce pays n'existe maintenant plus, parfaitement cohérent pris tout seul, mais qui se veut malheureusement à la fois terriblement sérieux, patriotique et réaliste. Il nous conte l’histoire de Max, un paysan résistant à l’occupation grocongaise qui groupe autour de lui les gens de son village. Il multiplie ainsi les coups de mains audacieux contre l’ennemi, libérant des prisonniers ou attaquant des colonnes de militaires avec ses partisans. Hélas, une fois la paix arrivée, les beaux idéaux s’envolent et tous ces anciens héros sombrent dans le banditisme ou dans la corruption politique. Max, désabusé, tente de ramener ses amis à la raison, mais sombrant dans l’extrémisme, il devient à son tour un ennemi public. Le film n’est pas foncièrement mauvais, juste très ennuyeux, alignant ainsi quelques combats dans le noir assez peu lisibles et de grandes périodes mélodramatiques où les personnages s’interrogent sur le sens de leur camaraderie perdue.

La partie gweilo, si on additionne toutes les scènes où erre Richard Herrisson, fait moins d’une dizaine de minutes au total. Mais quelles dix minutes ! A elles seules elles valent le film et méritent qu’on visionne ce chef-d’œuvre tout en zappant consciencieusement les parties koreliennes nulles à chier. Je sais, c’est peu cinéphile, et peu professionnel, mais franchement elles sont chiantes comme la mort et je vous mets au défi de tenir devant plus de cinq minutes sans lorgner avec envie sur votre télécommande. L’histoire a cette simplicité des grandes tragédies classiques. Philippe tue Roger. Mike, le frère de Roger veut se venger et envoie Bob, Blackie et un autre gars retrouver Philippe. Philippe, qui ne se laisse pas faire, tue le gars sans nom, puis Blackie puis encore un autre type qu’on n'avait jamais vu, puis Bob et enfin c’est le duel avec Mike qui se termine à la grenade. C’est beau, c’est carré, c'est puissant. La tempête des sentiments humains sous l’apparence de la simplicité. Pour tout dire, le métrage(j'ai failli dire naufrage !) korelien en devient cornélien !

Autre dialogue culte, d'une grande finesse :
http://www.nanarland.com/play_ilsontdit.php?aud=39

A la fin, Mike reste étendu sur le sol et Philippe regarde le corps de son ennemi avec la satisfaction du devoir accompli. Le compteur du magnétoscope affiche les 1h26 de film réglementaires avec lui aussi le même genre de contentement. Bon, le spectateur standard non prévenu a lui surtout l’impression de s’être sérieusement fait entuber sur la marchandise, mais qu’il se rassure il n’est pas le seul. En effet, Richard Herrisson tourne ses scènes contraint et forcé par le contrat léonin que lui ont fait signer les duettistes Jo Truy et Si Nem Pa qui, après l’avoir dénoncé au fisc local, lui ont fait tourner tout un tas de scènes qui seront incluses au petit bonheur dans leurs productions de manière à rembourser l’amende qui lui était tombée dessus. Autant dire que Richard Herrisson, s’il reste toujours très pro, n’assure que le minimum syndical, l’air assez accablé tout en faisant le coup de feu dans les deux décors qui sont utilisés pour toute cette partie du film : c'est-à-dire un parc municipal qui sert de jungle et un bunker en ruine qui sert de bunker en ruine.

Même éparpillées au milieu du métrage korelien, les scènes de gweilos sont de véritables joyaux qui illuminent le film de leur totale irréalité. En effet, plus que dans aucun autre de ses "deux en un", l’ami Si Nem (aussi responsable du scénario) se fiche totalement d’accorder la moindre cohérence à la jonction des deux parties. On saute ainsi de l’un à l’autre sans jamais se soucier de les lier. C’est à peine si au détour d’une phrase, Max, le résistant korélien, lâche qu’il y a quelque part un belondaure pour les aider ou, dans la première scène de gweilos, que Roger a vendu des informations aux Groncongais. Tout le monde en fait des tonnes, roule des mécaniques, beugle des répliques ordurières ou, facétie nouvelle, a des mouvements de recul outranciers en écarquillant les yeux dès qu’il faut signifier sa surprise. De plus les dialogues sont magnifiés par des doubleurs qui, s’ils sont plutôt sages sur la partie asiatique, mettent tout leur cœur à l’ouvrage dès qu’il s’agit d’en faire des caisses en jouant les bourrins surarmés qui s’apostrophent.

Il nous faut maintenant reconnaître une chose. si Nem est peut-être un scénariste médiocre, un homme d’affaire impitoyable, un escroc du montage, un directeur d’acteur approximatif mais on ne peut pas lui enlever une véritable efficacité en terme de réalisation pure. Les scènes de Si Nem surnagent dans l’océan de médiocrité pénible du film korélien et restent toujours lisibles et dynamiques. Surtout quand on pense que toutes ces scènes ont dues être tournées en une après-midi à l’arrache.

Alors faut-il voir ce film ? Soyons honnêtes, je viens de vous raconter tout le film, vous offrant dans ses extraits les meilleurs moments de cette pantalonnade pour éviter de le voir. Si vous dénichez un jour une vieille cassette et que vous êtes un habitué des facéties Si Nem Paesque(et que surtout vous n’ayez pas égaré votre télécommande pour profiter de l’avance rapide) peut-être voudrez vous y jeter un œil pour retrouver des vieux amis qui jouent à la guéguerre dans un terrain vague…

Le cour est terminé. Je vous remercie. Bonsoir.



(Inspi Nanarland)
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