[PJEDNE] Procès Straviskova c. Sagàstjova

La Kreskùrja de Pjednè n'avait pas l'habitude de voir autant de monde amassé à son entrée : journalistes, badauds, police, tous étaient présents pour un procès qui s'annonçait particulièrement tendu.

Le juge Servìspostal en avait particulièrement conscience. Il entra dans la salle d'audience, comble, puis ouvrit la séance.

"Madame Stravìskova-Sejdèlova Lijcbùrksku, avancez jusqu'à la barre s'il vous plait, présentez-vous, présentez les griefs à l'encontre de Mademoiselle Lindà Sagàstjova"

Votre Honneur, comme vous le savez sans doute, j'ai été victime d'une campagne contre mon image, avec l'affiche que vous avez vue. Je crois que Madame Sagàstjova, par son rôle de chancelière fédérale, a ordonné la publication de l'affiche. En effet, c'est elle qui contrôle l'administration, et jamais celle-ci n'aurait osé faire cela toute seule. Je considère donc Mademoiselle Sagàstjova comme seule responsable de cette campagne visant à me dénigrer.

J'ai dirigé Abalecon, j'ai exercé les fonctions de DAE comme Melle Sagàstjova, et je crois que, tout simplement, elle ne peut pas m'encadrer.

A l'heure où se termine son état de grâce, elle cherche sans doute à éliminer les candidats potentiels à sa succession. Je trouve cette affiche d'une débilité exemplaire, elle témoigne de la débilité de sa commanditaire.

Peut-être souhaitez-vous une preuve de ce que j'avance ? Il suffit de voir à quelle vitesse s'est diffusée l'affiche dans le Micromonde pour comprendre. Melle Sagàstjova ne serait-elle pas responsable, entre autre, de la diplomatie, et la diplomatie ne serait-elle pas son champ de travail préféré ?

Je demande la condamnation de Melle Sagàstjova pour diffamation répétée (cf bulletin diplomatique du 22 novembre) et atteinte de mon image par l'ordre de diffusion d'une affiche à mon encontre.

Je vous remercie.

Bien, Mme Sagàstjova je vous écoute, présentez-vous et indiquez vos arguments.

Je m'appelle Lindà Sagàstjova, j'exerce la fonction de Chancelière fédérale de la République d'Abalecon.

Je reconnais avoir publié cette affiche, sans autre but que l'humour. Je ne pense pas mériter une condamnation, dans la mesure où j'ai exercé ma liberté d'expression. Quoi qu'il en soit, je considère que Natacha Straviskova n'a aucun humour. Peut-être faudrait-il qu'elle soit un peu moins attachée à sa personne et qu'elle pense un peu plus à l'intérêt général. Du moins il est temps qu'elle comprenne que ces nichons, on s'en tape.

C'est tout ce que j'ai à dire. Je plaide coupable au nom de la liberté d'expression.

Kjocìro qui assistait au procès dans le public se rappela qu'il avait bien rit de cette affiche. Il jugea la réponse de la Chancellière "appropriée au contexte".

Objection ! Ce n'est pas parce que vous êtes dans un tribunal et encore moins parce que vous êtes chancelière que vous devez vous permettre de tels propos. C'est inqualifiable et ne fait que prouver ce que je dis !

Objection rejetée.

Mme Straviskova, que répondez-vous aux arguments de Melle Sagàstjova ?

Qu'ils sont diffamants, je crois que la preuve est claire.

Bien Mademoiselle Sagàstjova, levez-vous.

Par décision, la Cour reconnaît votre culpabilité dans l'affaire des affiches. Vous avez sciemment produit l'affiche et fait publier celle-ci. Néanmoins vous l'avez fait dans le strict cadre de la liberté d'expression. Toutefois, les propos énoncés, publiés sur la voix publique de la sorte, laissaient sans possibilité pour la personne visée de répondre, en raison du monopole de l'administration que vous dirigez sur la publication d'affiche dans cette partie du forum. En conséquence de quoi la Cour vous reconnaît coupable d'abus de position dominante dans un but de propagande et vous condamne à 3 mois d'inéligibilité et 5000 N d'amende.

La séance est levée.