Allocution télévisée

Mes chers concitoyens,

Notre pays est aujourd'hui dans une situation inédite. Nous sommes en effet entourés d'hommes politiques, de part et d'autre de notre île, qui ne songent qu'à se faire la guerre. C'est en qualité de membre du Micromonde francophone que je réagis ce soir : Abalecon ne tolérera pas de conflit armé dans une zone si proche, pour protéger nos concitoyens et ceux de la région toute entière.

Tout d'abord, je tiens à exprimer, comme la République du Pays de Cocagne, ma vive déception quant à l'attitude purement opportuniste du Royaume de Sverige. Il est vrai que les sverigeois nous avaient habitué à ce genre de pratique peu orthodoxes. Se réclamant d'une autorité supranationale sur sa « zone d'influence », le petit royaume a pour le moins su tirer profit de joutes entre Etats jeunes pour tenter de s'imposer comme champion de la Diplomacie avec un C. C comme crapuleuse, C comme corrompue et C comme Condamnable. Il est vrai que le Royaume du 31 février ne pouvait rester sur l'échec du CUN, organisation qu'il avait créé, et coulé et se devait d'être le siège d'une autre organisation micromondiale, pour se donner quelque importance.

Je refuse de voir le nom de notre pays associé à cette mascarade. L'adhésion d'Abalecon à un organisme belliqueux et intellectuellement déficient n'est pas pour demain.
Aussi je demande aux autorités, s'il y en a, de cette pseudo-organisation internationale de prendre les mesures adéquates pour enlever le nom d'Abalecon de leurs tablettes, et éviter à l'avenir de lier Abalecon à cette supercherie.

Quant à la situation conflictuelle entre Joalta et ECUA, j'ai entendu l'appel des confédérés, celui-ci semblant être, si ce n'est plus honnête, du moins plus réservé. Nous ne soutiendrons cependant ni l'une ni l'autre des parties, conformément à notre engagement dans la promotion dupacifisme dans le Micromonde.

Je continue de croire en une diplomatie de valeur. Qu'est-ce qu'une diplomatie de valeur ? C'est une diplomatie qui ne se construit pas du jour au lendemain, c'est une diplomatie qui s'inscrit dans la durée et le respect mutuel. Respect des Etats, respect des gouvernements et respect des citoyens. C'est une diplomatie avec des projets, une diplomatie claire et affichée, et non une diplomatie d'arrière-plan, de trafic et d'influence mesquine.

J'ai décidé d'engager Abalecon vers un système diplomatique simple : d'abord, nous n'aurons plus de relations diplomatiques avec les Etats non membres du Micromonde francophone. Pour ces derniers, j'ai décidé de mettre en place une reconnaissance passive. Abalecon reconnaîtra l'existence de l'Etat en question, mais aucune coopération ne sera envisagée. Cette situation, plus claire, nous permettra de ne pas abandonner notre principe de soutien, sans toutefois tomber dans la complaisance glaçonnique.

J'ai également décidé de mettre fin à l'Ordre du Croissant, parce que j'ai constaté que la plupart de ses récipiendaires ne méritaient pas de le porter. L'Ordre est dissous et sera remplacé par un autre ordre réservé aux abaleconiens qui, plus que tout souverain étranger, le méritent.

Enfin, je souhaite renouveler mon soutien sans faille au programme Sysòbulä, espérant ainsi montrer quelle est cette diplomatie de valeur que je prône, mais également la vision commune du Micromonde que nous partageons avec la République du Pays de Cocagne.

Je vous remercie.