Entretien avec le Président de la République d'Héalie

Le cortège officiel s'arrêta devant le palais fédéral, le Président de la République d'Héalie et Mme Lödykòva descendirent du premier véhicule. La chef de la diplomatie conduisit le président jusqu'à la grande salle à manger du palais fédéral, où un déjeuner avait été préparé à cette occasion. Conformément au protocole, le siège de la Chancelière des Etats resta vide. Sz. Lödykòva se leva et dit :

Monsieur le Président de la République, permettez-moi, au nom du gouvernement abaleconien, de vous souhaiter la bienvenue au palais fédéral. Je tiens d'abord à excuser Son Altesse Royale Madame la Chancelière des Etats qui n'a pas pu être présente parmi nous aujourd'hui. Cette dernière m'a chargé de vous transmettre ses sincères amitiés et sa plus haute considération. Pour ma part, c'est un grand honneur que de conduire ces discussions et j'espère que nous pourrons établir des relations cordiales entre nos deux Etats.

Atipos, assis devant la table à manger, écoutait attentivement le discours de Madame Lödykòva. Son visage laissait transparaitre un sourire léger, mais bien sincère, provoqué par la joie de participer à cet entretien. Mais, au fond de lui, Atipos éprouvait la tristesse de ne pas rencontrer la chancelière, dont il connaissait bon nombre de ses mérites. Le discours de Madame Lödykòva terminé, il prit la parole :

Madame la chef de la diplomatie de la République d'Abalecon (Atipos avait pris soin de légèrement insister sur le terme de "République"), c'est avec une grande émotion que je vous remercie de m'avoir invité, en tant que chef d'État de la République de la Héalie, pour cet entretien au palais fédéral. Votre accueil me touche beaucoup, et je remercie Madame la Chancelière pour ses amitiés, que je renvois à elle-même. Je pense donc que toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions entamer un dialogue cordial, mais franc, sur de possibles futures relations diplomatiques entre nos deux républiques.

S'en suivit le service du repas, assuré par l'intendance du palais. Après avoir consacré quelques minutes à la présentation des plats ainsi que des us et coutumes en matière gastronomiques, la Déléguée aux Affaires Etrangères engagea la conversation sur le terrain diplomatique.

Mais Monsieur le Président, j'imagine que, plus que nos plats et traditions, c'est de diplomatie que vous voudriez que je vous parle. Je commencerai par vous exposer le cadre réglementaire en vigueur à ce sujet, cela me semble fondamental.

Un décret du 24 mai dernier vient préciser les différentes modalités de l'action diplomatique abaleconienne. Cette action est progressive. Tout d'abord notre diplomatie envisage une reconnaissance passive, pour les nations dont l'existence reconnue est de moins de deux mois ou qui ne figurent pas sur le portail du Micromonde. Par reconnaissance passive nous entendons donc uniquement une reconnaissance sans l'envoi d'ambassadeurs, sans soutien diplomatique ni coopération. Il existe ensuite la reconnaissance mutuelle, qui accorde cette fois l'envoi d'ambassadeurs et le soutien diplomatique. Enfin, le traité de coopération concerne les nations ayant plus de 8 mois d'existence ou liées à Abalecon par un traité de reconnaissance mutuelle.

Je reconnais que ce système est complexe mais c'est le moins mauvais que nous ayons trouvé pour mettre fin à d'interminables discussions diplomatiques.

Quel serait l'objet des relations entre votre pays et Abalecon de votre point de vue ?

Tout en dégustant les mets succulents qu'on lui servait, Atipos écoutait Madame Lödykòva. Quand elle lui posa sa question, Atipos était tellement occupé à savourer les mets qu'il mit du temps à comprendre qu'on attendait sa réponse.

Vos plats sont excellents. En Héalie, on n'a pas les moyens d'avoir autre chose que de la dinde à manger. Vous remercierez les chefs de ma part.

J'en reviens au sujet qui nous préoccupe. Je comprends totalement que vous vouliez hiérarchiser les relations diplomatiques. Il est évident que nous ne pouvons prétendre y occuper, nous Héalie, la même place que le Pays de Cocagne, par exemple. Donc, je pense qu'il nous faut nous orienter vers un Traité de reconnaissance passive. Cela nous permettrait déjà de mieux nous connaitre mutuellement.

En outre, je vais moi aussi exposer le cadre règlementaire de la diplomatie, mais héalienne cette fois. Tout d'abord, dans les pays avec lesquels il n'existe pas de Traité de reconnaissance mutuelle, notre république est représentée conjointement par le Président et le Démis (ministre) Extérieur. En l'occurrence, il se trouve que j'exerce provisoirement les deux fonctions. Enfin, pour qu'un quelconque traité puisse entrer en vigueur dans notre pays, il faut qu'il ait été approuvé par, au minimum, la moitié des suffrages exprimés de tous les Héaliens.

J'espère, d'ailleurs, que ce dernier point ne posera pas de problème, même si c'est assez peu probable.

D'accord, voyez-vous je pense également que nous pouvons nous orienter vers la reconnaissance passive. Si aucun ambassadeur n'est envoyé je tiens tout de même à signaler que des liens existent entre les nations, un ambassadeur itinérant étant amené à circuler dans les pays concernés par les traités de reconnaissance passive. Une belle place d'ailleurs, celle d'ambassadeur itinérant, toujours en voyage ! Il sera notamment chargé d'enregistrer les demandes de visa pour les citoyens étrangers qui souhaitent se rendre à Abalecon, les visas étant établis par la délégation aux affaires étrangères.

Bien entendu, comme pour les lois, les traités sont soumis à examen de l'Orsàgkezlet, vote de la Köglöt et promulgation par la Chancellerie.

Passons aux choses plus concrètes si vous le voulez bien : un traité de reconnaissance passive n'a pas à être bien long, il tient peut-être même en une phrase précisant que les parties contractantes se reconnaissent mutuellement et peuvent par la suite approfondir les relations diplomatiques. Peut-être avez-vous des suggestions ?

Ex-lude : Veuillez m'excuser de mon retard à vous répondre ; j'ai manqué de temps ces dernières semaines.

J'ai l'impression que tout s'oriente vers un commum accord concernant les relations entre nos deux pays ; j'en suis ravi.

Je vais donc annoncer officiellement à la nation héalienne, en tant que Président, l'état actuel de nos pourparlers diplomatiques abalecono-héaliens. Ce sera le début du processus de ratification du traité de reconnaissance par la Héalie.

Mais, c'est bien gentil que de vouloir de ma part faire ratifier un texte non encore rédigé. Mettons-nous d'accord sur son contenu.
Celui-ci pourrait être, par exemple :

Citation :

Article Ier : La République d'Abalecon et la République de la Héalie reconnaissent mutuellement leur existance, leur souveraineté et l'autorité et la légitimité de leurs institutions.

Article II : Ce traité de reconnaissance passive est un préalable à la ratification d'autres traités entre les deux pays.

Avez-vous vous-même des sugestions à apporter ?

Je vais soumettre ce projet à l'examen de l'Orsàgkezlet puis de notre parlement fédéral. Je n'ai rien à ajouter de particulier sur ce projet. Je vous informerai de la suite donnée à ce projet par nos institutions.

Je suis ravi de l'examen de ce projet par les institutions abaleconiennes. J'espère que le résultat sera positif.
De toute façon, nous attendrons l'avis de l'Orsàgkezlet et du parlement fédéral avant de lancer de notre côté la procédure l'adoption du traité.

Madame Lödykòva, pourriez-vous nous dire où en est la procédure d'adoption du traité dans votre pays ? Je pense qu'elle a pu bien avancer depuis le temps où nous nous sommes parlé pour la dernière fois.

Par ailleurs, j'aimerais vous parler au sujet de Monsieur Fode Sanogo, qui s'est présenté à vous tantôt. S'il est citoyen héalien, il n'est nullement ambassadeur. Qui plus est, il n'est pas prévu qu'il y en ait entre nos deux nations. De plus, je vous prie de l'excuser de son manque de connaissance sur votre pays, qui mérite pourtant le plus grand intérêt. J'espère que ce petit incident ne nuira pas à nos relations mutuelles.

Cordialement.

Le Président de la République de la Héalie

Monsieur le Président,

Tout d'abord je tiens à m'excuser pour la longueur de la procédure. Plusieurs évènements ont empêché la bonne marche des institutions fédérales. Il va de soit que face à cette incurie il nous appartient de régler au plus vite la question de ce traité. Je prendrai en ce sens un décret visant à le mettre en oeuvre dès aujourd'hui.

En revanche, j'ai eu vent, en effet, de la présence d'un ressortissant héalien à notre frontière. Sachez que cet incident est clos, au vu des éléments que vous avez bien voulu m'apporter. Puis-je vous proposer toutefois l'ouverture d'une représentation diplomatique, pour me faire pardonner cette attente interminable ? Voici le modèle abaleconien :

Citation :

Traité de Reconnaissance Mutuelle entre la République fédérale d'Abalecon et de la République de Héalie

Résolus d'entretenir des relations stables et basées sur la paix et l'entente cordiale,
Résolus de reconnaître mutuellement les droits et l'existence des nations,
Nous, Peuple Abaleconien par la voix de notre représentation diplomatique officielle, d'une part, et
Nous, Peuple Héalien d'autre part,

Reconnaissons et adoptons le texte suivant :

Article 1. Les deux parties contractantes reconnaissent leur existence mutuelle et veilleront à ne pas atteindre à leurs droits respectifs.

Article 2. Les deux parties contractantes s'engagent à ne pas rompre ce texte sans
motif valable et seulement après avoir cherché résolution des causes de dissolution.

Article 3. Chaque pays disposera d'une représentation diplomatique ouverte chez le cosignataire et s'engage à informer régulièrement ce dernier des informations importantes qui auraient un impact
pour les relations diplomatiques ainsi que de la situation générale intérieure.

Article 4. Les deux parties contractantes s'engagent à publier le présent texte après ratification, selon les règles en vigueur dans chacune d'entre elles.

Article 5. Les deux parties contractantes s'expriment dans la langue de leur choix pour les rapports diplomatiques, toutefois une traduction compréhensible pour l'autre partie devra, le cas échéant, accompagner le texte.

Article 6. Les deux parties s'engagent à respecter l'intégrité du territoire ainsi que les populations concernées.

Article 7. Les deux parties s'engagent à négocier le cas échéant toute modification dans le présent traité.

Pour la République, les Etats et le Peuple abaleconiens,
La Chancelière fédérale de la République, des Etats et du Peuple abaleconiens
Natàša Stravìskova

La chef du gouvernement fédéral abaleconien
Szinèta Lödykòva

La Déléguée fédérale aux Affaires étrangères
Valèrija Padkràsova

L'Orsàgközlöt entendu,
Alèksandr Hrdostè

Pour la République de Héalie
(signatures)

Si ce texte vous convient, vous pouvez lancer la procédure d'adoption dans votre pays. Après l'adoption, je vous inviterai cordialement à venir inaugurer votre ambassade à Pjednè.

Madame Lödykòva,

Il est plus que normal que vous ayez souhaité régler d'abord les problèmes internes à votre pays. De plus, des relations diplomatiques sont encore meilleures si elles se font entre des États dont la stabilité est pleinement assurée. C'est ainsi que ce contretemps n'est pas si gênant, car la Héalie aussi en a profité pour rendre plus solides ses institutions.

En outre, je suis content que l'incident de Monsieur Fode Sanogo soit clos de votre côté. Il l'est aussi du nôtre ; je me suis, en effet, entretenu avec lui afin de lui expliquer pourquoi je désapprouvais son comportement.

Venons-en au traité proprement dit. Je n'ai aucun motif d'opposition à celui-ci. Toutefois, j'ai une petite question au sujet de l'article 5 : devrons-nous traduire nos correspondances en Abaleconien, ou pourrons-nous continuer à utiliser la langue que nous utilisons actuellement ? J'avoue avoir quelques lacunes dans la maitrise de votre langue magnifique et fascinante.

Je mettrais donc au vote le Traité de Reconnaissance Mutuelle dans mon pays, afin de le ratifier. J'espère que cela sera fait à l'unanimité des citoyens héaliens.

Enfin, une fois le texte adopté, j'aurais l'honneur d'inaugurer l'ambassade en Abalecon de la Héalie. Je vous invite à faire de même en venant inaugurer votre ambassade dans notre pays. Elle se trouvera à Hacrène, la capitale, à moins que vous préfériez les charmes de la côte sud d'Aüre-sur-mer, ou ceux d'une autre ville.

Je comprends que l'abaleconien soit encore pour vous un peu obscur, rassurez-vous, chacun s'exprime dans la langue de son choix, pourvu que ce soit intelligible des deux côtés !

Pour ma part, je vais proposer le traité à notre assemblée, le vote devrait être une formalité également.

Pour ce qui est de notre ambassade, la capitale nous conviendra parfaitement et c'est avec plaisir que je me rendrai dans votre pays pour l'inaugurer.

Je vous annonce que la Héalie vient de se doter d'un nouveau démis (ministre) extérieur, en la personne de Myriande de la Édicoule. Vous serez donc certainement amenée à la rencontrer régulièrement dans un avenir proche, ne serait-ce à l'inauguration de nos ambassades.

À part cela, la langue d'Abalecon étant peu connue en Héalie - c'est le moins qu'on puisse dire -, pourquoi ne pas y créer une université d'Abaleconien, où chacun pourra s'instruire de votre belle langue ? Notre République pourra vous apporter tout le soutient nécessaire dans cette tâche.

J'ai présenté le traité à la Köglöt, il est donc en débat puis vote.

Pour ce qui est d'une université, et bien pourquoi pas, notre langue étonne toujours les visiteurs étrangers, c'est avec plaisir que nous pourrons fournir des cours aux intéressés.

Petite question sur un tout autre sujet : pourquoi ne demandez-vous pas votre adhésion au portail du micromonde francophone ?

En Héalie, le traité de reconnaissance mutuelle sera bientôt mis au vote par la nouvelle Démis Extérieure ; ce sera sa première action en tant que membre du gouvernement.

Pour répondre à votre question sur l'absence de la Héalie au sein de l'Archipel du Micromonde, j'expliquerais cette situation par le fait que nous ne nous sommes intéressés aux affaires extérieures qu'assez récemment, nous rendant compte qu'un développement autarcique resterait toujours assez limité. Par ailleurs, notre pays a par son fonctionnement et sa culture des différences notoires avec les pays du micromonde. Enfin, j'ajouterais qu'il n'y avait pas de personne dédiée aux affaires étrangères avant Myriande. Mais, aujourd'hui, l'erreur est réparée, et nous regardons davantage vers le micromonde. Une demande d'adhésion au portail du micromonde est donc tout à fait envisageable.

jer me permets de vous remettre mes lettres de créances madame la présidente , je me présente : myriande , démis exterieure de la république de la héalie ,
le trm ayant ete adopté par notre république j éspére entretenir avec vous meme et votre nation de cordiales relations .

Dabàrdzin,

Le statut de diplomate vous a été accordé. Je vous invite à patienter quelques instants, le chef du gouvernement abaleconien va vous recevoir.

Srdcén,